Dites-moi...

 

... comptez-vous laisser votre jardin se débrouiller seul face à la sécheresse prévue cet été ?

La semaine passée, alors qu'on était encore en grosse période de sécheresse (presque 2 mois sans une seule goutte d'eau ici dans l'ouest de la Belgique), un commentaire sur Facebook m'a interpelée. Un ami y postait des photos de désolation de ses plantes en détresse hydrique et de sa terre craquelée se plaignant que son jardin devenait bien triste. L'un de ses amis lui a demandé : "tu n'arroses pas", ce à quoi il a répondu "ça va pas la tête ! Non, non, si je commence ainsi, je n'en finis pas et puis les plantes doivent trouver elles-mêmes la solution...".

Chez moi, pas question de laisser une plante en souffrance ! Durant cette période de sécheresse inhabituelle eu mois de mai, j'arrosé et la Roseraie et mon jardin. Les deux ne seraient pas tels qu'ils sont maintenant si je les avais laissés sans eau.

Et puis, ça peut fonctionner quand on n'a que des arbustes plantés il y a quelques années (et encore, on risque d'en voir les dégâts plus tard comme avec des rosiers qui dépérissent tout d'un coup) car pour les plantes plus tendres, ne pas leur donner de l'eau serait catastrophique. Quid de l'investissement financier ? Risquer de tout perdre juste parce qu'on est têtu et qu'on a décidé de "les laisser se débrouiller toutes seules" ?

Notez aussi qu'en arrosant péventivement, une fois que la pluie tombe pour de vrai, elle pénètre bien mieux la terre et les plantes profitent plutôt que de ruisseler sur un sol dur comme du béton.

Personnellement, j'ai ce que j'appelle "un lien affectif" avec mes plantes. Je ne vais pas jusqu'à leur parler mais si elles souffrent, je souffre. Si elles respirent la santé, je me sens bien. Si elles rayonnent de beauté, j'exulte.

Et puis, en ayant cette attitude d'abandon vis-à-vis de vos plantes, c'est faire une croix sur un mode de jardinage tel que moi, je le conçois. Prenez l'exemple des annuelles. Si je n'avais pas arrosé, tous les jeunes plants que j'avais repiqué dans les massifs (Zinnia, Amaranthus,...) auraient grillé. Tout le travail de semis et repiquage aurait été anéanti uniquement parce que j'aurais décidé de ne pas consacré un petit budget lié aux arrosages (si vous arrosez à l'eau de ville) ou bien simplement parce que j'aurai eu la flemme de tenir le tuyau d'arrosage pendant une heure ou deux... Jardiner, ce n'est pas seulement, planter, supprimer les mauvaises herbes. C'est aussi assurer le service après-vente ! Un peu comme ceux qui font des bébés sur un coup de tête et qui les collent devant la tv ou la console pour être tranquille.

Zinnias fraîchement repiqués.

C'est d'ailleurs un peu révélateur de notre société où beaucoup veulent en faire le moins possible. Sous prétexte d'écologie, on n'arrose pas alors que chez nous, les nappes phréatiques sont encore bien remplies avec ce qui est tombé cet automne et cet hiver.

Les anciens n'avaient pas peur d'aller chercher l'arrosoir et de donner de l'eau au moindre signe de détresse comme me le disait cette semaine Marie-Rose Foucart avec qui j'évoquais cette problématique. Elle n'arrose pas les rosiers comme moi, je le fais de manière préventive en cas de gros coup de chaleur à rallonge mais jamais elle ne laisserait une plante déperrir non plus.